Le Quotidien de l'Art

Marché

10 solo shows pour voyager

Omar Victor Diop, Allegoria 3, 2021, Impression jet d'encre pigmentaire sur papier Canson Infinity Arches 88, 80 x 121 cm.
Omar Victor Diop, Allegoria 3, 2021, Impression jet d'encre pigmentaire sur papier Canson Infinity Arches 88, 80 x 121 cm.
© Omar Victor Diop/Courtesy Galerie MAGNIN-A, Paris.
Elsa & Johanna, Picnick at night, « Beyond the shadows », 2018, impression jet d’encre semi-mate sur papier baryté, 72 x 108 cm.
Elsa & Johanna, Picnick at night, « Beyond the shadows », 2018, impression jet d’encre semi-mate sur papier baryté, 72 x 108 cm.
© Elsa & Johanna/Adagp, Paris, 2021/Courtesy Galerie La Forest Divonne.
Julien Guinand, Église baptiste, Nachikatsuura ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, Japon, 2017, tirage jet d’encre pigmentaire sur papier fine art Hahnemühle, contrecollé sur dibond, 50 x 62 cm.
Julien Guinand, Église baptiste, Nachikatsuura ; préfecture de Wakayama, péninsule de Kii, Japon, 2017, tirage jet d’encre pigmentaire sur papier fine art Hahnemühle, contrecollé sur dibond, 50 x 62 cm.
© Julien Guinand/Adagp, Paris, 2021/Galerie Françoise Besson.
Herbert List, Jupiter and the Cat, Rome, Italy, 1949, tirage gélatino-argentique d’époque, 32,8 x 25,9 cm.
Herbert List, Jupiter and the Cat, Rome, Italy, 1949, tirage gélatino-argentique d’époque, 32,8 x 25,9 cm.


© Herbert List Estate, Hamburg, Germany et Magnum Photo/Courtesy Galerie Karsten Greve Paris.

Tomasz Machciński, Sans titre, 1995, photographie noir et blanc, tirage vintage, 11,8 x 9,1 cm.
Tomasz Machciński, Sans titre, 1995, photographie noir et blanc, tirage vintage, 11,8 x 9,1 cm.
© Tomasz Machciński/Courtesy christian berst art brut, Paris.
Jürgen Schadeberg, Bicycle Balance, Sophiatown, 1955, tirage argentique de 2006, 40 x 50 cm.
Jürgen Schadeberg, Bicycle Balance, Sophiatown, 1955, tirage argentique de 2006, 40 x 50 cm.
© Jürgen Schadeberg/Courtesy Bonne Espérance Gallery.
Sandy Skoglund, Gathering Paradise, 1991, photographie couleur d'archives, 120 x 153,9 cm.
Sandy Skoglund, Gathering Paradise, 1991, photographie couleur d'archives, 120 x 153,9 cm.
© Sandy Skoglund/Courtesy Paci contemporary gallery, Brescia.
Paolo Ventura, Flowers and Cigarettes #07, peinture et collage mixte sur papier.
Paolo Ventura, Flowers and Cigarettes #07, peinture et collage mixte sur papier.


© Paolo Ventura/Adagp, Paris, 2021/Courtesy Galerie XII Paris.

De la Méditerranée des années 30 à la Côte d’Ivoire actuelle, en passant par les réalités fictives des collages, un véritable road trip !

Joana Choumali (galerie Loft Art, Casablanca)

Photobroderies

Colorées, délicates et texturées, les créations de l'Ivoirienne Joana Choumali mêlent photographies et superpositions de broderies suggérant des visions entre rêve et réalité, souvent imaginées par l'artiste lors de promenades au petit matin dans son Abidjan natal. Exposée au Vitra Design Museum de Bâle ou au Tropenmuseum d’Amsterdam, lauréate du prix Pictet (2019), elle présente ses silhouettes et paysages mentaux issus de la série Alba’hian, signifiant « le jour se lève, l’aurore » en langue agni de Côte d'Ivoire.

Omar Victor Diop (galerie Magnin-A, Paris)

Vive le studio !

Galerie d'art créée en 2009, Magnin-A est dédiée aux artistes contemporains africains, à l’image d'Omar Victor Diop (né en 1980) qui présente son tout dernier travail. Depuis dix ans, ce Sénégalais est passé maître dans l’art du portrait de studio. Série après série, il interroge l’histoire de ses compatriotes, et plus globalement celle des Noirs. Dans Allegoria, il se met de nouveau en scène pour aborder les questions environnementales.

Elsa & Johanna (galerie La Forest Divonne, Paris)

Identités fictives

Le duo de photographes françaises Elsa & Johanna est né d’une rencontre à la School of Visual Art à New York en 2014. Depuis, leur travail a été montré au Salon de Montrouge (2016), au Festival d’Hyères (2019) ou aux Rencontres d’Arles (2020), et a été acquis par plusieurs musées, dont le Palais Galliera. Pour construire leurs photos à l’esthétique cinématographique, les deux jeunes femmes se glissent dans la peau de divers personnages – ici, jeunes collégiennes, là, cinquantenaires urbaines… Dans la lignée de Cindy Sherman, les identités fictives qu’elles incarnent donnent à voir les rôles sociologiques, assignés autant qu’endossés par nos sociétés. 

Julien Guinand (galerie Françoise Besson, Lyon)

Halte au béton

Diplômé de l’École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Julien Guinand s'investit dans la photographie documentaire expérimentale, soucieux de questionner les enjeux sociaux et environnementaux des territoires face à l'urbanisation et à la destruction des paysages naturels. Résident à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2017 et lauréat d’une commande du CNAP, il a ces dernières années focalisé son travail sur les massifs montagneux japonais confrontés à la bétonisation et à la pollution dans la péninsule de Kii et Ashio.

Herbert List (galerie Karsten Greve, Paris, Cologne, Saint-Moritz)

Méditerranée au cœur

C’est une invitation au voyage que cette quarantaine d’images en noir et blanc d’Herbert List (1903-1975). L’Allemand homosexuel voit ses années de maturité pourries par l’ascension du Troisième Reich. Pour y échapper, l’esthète au Rolleiflex cultive son jardin secret (et continuera jusque dans les années 60) sur les brisées que De Chirico et de sa peinture métaphysique : même silence des statues et des ombres longues dans une Méditerranée idéale, où le mythe antique n’est pas instrumentalisé comme chez les Nazis.

Boris Lurie (galerie Odile Ouizeman, Paris)

Esprit de provocation

Personnage étonnant que Boris Lurie (1924-2008). Né à Leningrad, rescapé des camps, ayant perdu l’essentiel de sa famille dans la Shoah par balles, installé à New York, il y cofonde le mouvement radical NO!art, qui remet en cause les courants dominants et la monétisation de l’art. De ce créateur marqué à jamais par les épreuves, mais aux multiples vies (il fit fortune dans l’immobilier et la bourse), la galerie présente une dizaine de collages, dont une lithographie du fameux Railroad to America, pin-up nue devant un camp de concentration, qui fit scandale en 1963.

Tomasz Machciński (galerie Christian Berst, Paris)

22 000 autoportraits !

Pour sa première participation à Paris Photo, cette galerie spécialisée dans l’art brut dédie son stand à ce Polonais de bientôt 80 ans qui, depuis ses débuts, se photographie frénétiquement, endossant à chaque fois un personnage différent. Étrange et décalée, son œuvre se compose de plus de 22 000 autoportraits en anonymes ou personnages célèbres, pape, stars, etc. Grinçant et drôle.

Jürgen Schadeberg (galerie Bonne Espérance, Paris)

Apartheid au jour le jour

Figure emblématique de la photographie d’Afrique du Sud, Jürgen Schadeberg (1931-2020) a constitué au fil de sa vie une riche documentation du quotidien sous l’apartheid. Un des rares témoins blancs acceptés par la communauté noire dans les années 50, son regard sur cette période historique est aussi politique qu’intime. Ses portraits de foules et de fêtes, mais aussi de personnalités clés telles que Nelson Mandela et Miriam Makeba, ont été exposés dans le monde entier, mais en France, seule la MEP lui avait rendu hommage en 2002. 

Sandy Skoglund (galerie Paci, Brescia)

Mondes parallèles

Un peu oubliée en France ces dernières années, Sandy Skoglund (née en 1946) est pionnière dans la photographie mise en scène. Très sophistiqué, son corpus décline un monde troublant fait d’animaux, d’humains et de créatures étranges. Ce solo show est l’occasion de redécouvrir l’Américaine à travers des pièces des années 1980 jusqu’à son travail plus récent. À ne pas rater : une installation est spécialement recréée pour Paris Photo.

Paolo Ventura (galerie XII, Paris)

L’Italie par le collage

Adepte de la mise en scène narrative, le Milanais Paolo Ventura inaugure la première participation de la galerie à la foire avec sa série Flowers & Cigarettes, combinaison d'images de cirque, de paysages surréalistes et de photographies de fleurs. Exposé aux Rencontres d'Arles (2006), à la Biennale de Venise et au Museum of Arts and Design de New York (2011), ce fils d'illustrateur se passionne pour les collages nourris d'imageries enfantines ou d'évocations nostalgiques de l'Italie de sa jeunesse, développant son propre langage poétique.

Article issu de l'édition Hors-série du 10 novembre 2021