Nouvelles technologies et durabilité au coeur des préoccupations du marché de l'art

Selon le dernier rapport Art & Finance de Deloitte Private et de la la société d'analyse du marché de l'art ArtTactic, les derniers 18 mois ont vu le marché de l'art muter. Les bouleversements provoqués par la pandémie de covid-19 ne seraient pas étrangers à ces métamorphoses : « La question aujourd'hui n'est plus de savoir 's'il faut' inclure l’art dans une offre de gestion patrimoniale mais bien 'comment' le faire, et comment faire face aux défis qui se présentent », explique à ce propos Adriano Picinati di Torcello, directeur de Deloitte Luxembourg. Et de poursuivre : « Alors que de plus en plus d'investisseurs cherchent à diversifier leurs portefeuilles dans un contexte d'incertitude accrue, de technologies matures et de nouveaux modèles économiques, l'art apparaît comme une catégorie d'actifs alternatifs encore plus recherchée. » Ainsi, le rapport bisannuel constate que l'art devrait faire partie d'une offre de gestion de patrimoine, comme le souhaitent 85 % des gestionnaires de patrimoine, 76 % des collectionneurs et 96 % des professionnels de l'art interrogés. Par ailleurs, 43 % des gestionnaires de patrimoine estiment que les plans successoraux de leurs clients tiennent suffisamment compte de leur collection d'art, soit une forte baisse par rapport au chiffre de 2019 (67 %) tandis que pour 28 % des collectionneurs et 31% des professionnels de l'art, l'investissement à impact durable dans le secteur de l'art est le modèle d'investissement le plus attrayant. L'investissement durable est d'ailleurs davantage populaire chez les moins de 35 ans, dont 50 % étaient particulièrement intéressés par des produits d'investissement socialement responsables dans la culture. Enfin, le rapport montre que la manière dont les collectionneurs considèrent leurs oeuvres d'art a évolué ces 10 dernières années : ils et elles semblent plus motivés par l'aspect financier et voient leurs oeuvres comme faisant partie intégrante de leur patrimoine global. Les innovations récentes et nouvelles technologies ont une occurrence particulière dans le compte-rendu ainsi que les nouveaux modes de détention d'oeuvres d'art : 33 % des gestionnaires de patrimoine ont, en effet, indiqué que leurs clients avaient un intérêt accru pour les NFT, la propriété fractionnée (29 %), les fonds d'investissement spécialisés dans l'art (25 %) et l'investissement à impact social dans la culture (21%). Tandis que les jeunes collectionneurs estiment que la technologie va bouleverser le secteur d'ici trois ans : 92 % d'entre eux pensent que la réalité augmentée et la réalité virtuelle vont avoir un impact sur le secteur contre 38 % des collectionneurs plus âgés.