Guillaume Désanges et Coline Davenne (réunis sous l'entité Work Method, structure curatoriale fondée par le premier) sont les prochains directeurs artistiques du Salon de Montrouge, inauguré ce 21 octobre sous la direction d'Ami Barak et Marie Gautier. Critique d’art, enseignant et curateur, Guillaume Désanges, 50 ans, a coordonné le programme des Laboratoires d’Aubervilliers et développé divers projets de conférences. Avec son complice François Piron, il a mené des expositions autour de la transparence/surveillance ou l’ouverture de l’art aux études visuelles et aux contre-cultures. Coline Davenne, 30 ans, collabore à Work Method depuis 2017. Elle a été studio manager d'Enrique Ramirez, a travaillé à la Maison rouge et au service Création contemporaine et prospective du Centre Pompidou, et prépare une exposition de Romain Kronenberg à la Kunsthalle de Mulhouse en 2022. « Nous souhaitons que les bouleversements actuels de la société et du monde de l’art imprègnent l’esprit du salon, confie Guillaume Désanges. Nos institutions sont fatiguées, critiquées de manière juste et féconde dans leur manière de travailler. Il n’est plus possible d’intégrer ces questionnements de manière cosmétique, ils doivent traverser nos régimes de travail. » Il poursuit : « Il y a beaucoup à apprendre de cette nouvelle génération d'artistes, qui aborde les équilibres dans les représentations, l’histoire de l’art dominante et la reproduction d’inégalités. Des questions comme l’appropriation culturelle, les conditions de rémunération des artistes et les droits culturels, l’attention aux injustices territoriales dans un pays centralisé et l’écologie de nos systèmes de production sont aussi au cœur de nos préoccupations », ajoute Guillaume Désanges. Les curateurs questionnent aussi le système des prix, alors que la collaboration entre artistes prend le pas sur la compétition, et souhaiteraient ouvrir le salon à des collectifs, éditeurs, revues, chercheurs et autres disciplines.