On pouvait attendre de Laurent Le Bon qu’il bouscule les statu quo. Le 21 octobre, à l’occasion de sa première prise de parole officielle devant la presse, le nouveau président du Centre Pompidou a annoncé que le site resterait finalement ouvert jusqu’aux Jeux olympiques de Paris prévus en septembre 2024. Le chantier de restauration de trois ans qui devait débuter fin 2023 sera donc ajourné d’une petite année. Il ne s’agit pas tant de gagner du temps que d’engager – enfin – une vraie réflexion sur l’avenir du Centre Pompidou. L’objectif ? « Penser le Centre au centre de Paris, et au centre de son ADN historique », précise Laurent Le Bon. Pour marquer son souhait de raviver l’utopie qui a présidé l’ouverture en 1977 d’un complexe pluridisciplinaire composé d’un musée d’art moderne et contemporain, de l’Ircam et de la Bibliothèque publique d’information (Bpi), il s’est entouré des directeurs des trois institutions, ainsi que de celui du département du développement culturel. Il a toutefois entretenu le flou dans l’usage du parking, où s’est tenue la première partie de la conférence, laissant toutefois deviner une exploitation de ces centaines de mètres carrés dédiés jusqu’à présent aux livraisons des poids lourds. Par ailleurs, Laurent Le Bon a affirmé chercher dans Paris une surface à même d’abriter la Bpi le temps des travaux, laquelle pourrait aussi accueillir des festivals et autres activités du musée, l’essentiel de la programmation hors les murs se déroulant toutefois dans des établissements partenaires à Paris, et surtout en région. Le président du Centre Pompidou a par ailleurs réfuté toute volonté d’OPA sur le Palais de Tokyo, que ses occupants successifs s’accordent pourtant à trouver bien trop grand pour un centre d’art aux moyens limités.