Recevoir 625 000 dollars, sans aucune condition, pour poursuivre ses recherches en cours ou, au contraire, pour changer radicalement le cours de sa carrière ? C'est la manne qui tombe tous les ans sur une vingtaine d'individus remarquables, qui ont fait progresser leur discipline et qui ont, par leurs aptitudes créatives dans les arts, les lettres ou les sciences, apporté un bénéfice à la société. Soit, depuis 1981, 1061 personnes : une population qui s'est enrichie la semaine dernière de 25 nouveaux lauréats... Le distributeur des fonds est la MacArthur Foundation, créée en 1970 par l'homme d'affaires John D. MacArthur (notamment à l'origine du développement de la société d'assurance Bankers Life & Casualty). Depuis 1978, la fondation a distribué, dans différentes actions philanthropiques, près de 7 milliards de dollars. Parmi les 25 lauréats des derniers MacArthur Fellowships, on trouve aussi bien un virologiste spécialisé en statistiques des pandémies, Trevor Bedford, qu'une documentariste travaillant sur les populations chicanas des zones frontalières, Cristina Ibarra. Le monde des arts n'est pas oublié avec Jordan Casteel, peintre figurative de 32 ans qui se penche sur l'humanité de Harlem (représentée par la galerie Casey Kaplan) ; Nicole Fleetwood, 48 ans, historienne de l'art qui étudie la créativité en situation d'incarcération (et commissaire d'exposition, notamment à la Fondation Aperture) ; le sculpteur Daniel Lind-Ramos, 68 ans, qui utilise des objets trouvés pour créer des assemblages évoquant le destin des diasporas afro-caribéennes ; le cinéaste et artiste multimédia Alex Rivera (compagnon de Cristina Ibarra), 48 ans, dont le travail porte notamment sur les migrations ; et la documentariste et archiviste Jacqueline Stewart, qui exhume le travail des premiers cinéastes noirs. Les bourses sont versées trimestriellement sur une durée de 5 ans.
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