Le Mexico baroque de Nicolas de Crécy
Huberty & Breyne gallery
Artiste de l’univers de la BD ayant une vraie démarche plasticienne, Nicolas de Crécy (né en 1966) reçoit en 2014 la commande par Louis Vuitton d’un carnet de dessins sur le Mexique, pour sa collection de Travel Book. « J’imaginais le Mexique sans le connaître, je l’ai abordé de façon intuitive », rapporte l’artiste. « Mexico est une ville passionnante, organique. La lumière, les couleurs, les différentes strates d'architectures y sont extraordinaires. C'est une ville paradoxale où les contraires cohabitent. Ce sont autant d'éléments baroques qui existent par ailleurs dans mon propre univers. » Pour Art Paris, il livre une sélection de ces dessins ainsi que des œuvres inédites, retraçant l’atmosphère culturelle féconde du pays, de Mexico à Oaxaca, en passant par Tepozlán, Cuetzalan, Puerto Angel et de nombreux villages nichés sur la côte pacifique.
Monique Frydman version XS
Galerie Bogéna
Figure de l’abstraction française, Monique Frydman (née en 1943) a développé un travail immersif autour de la couleur, d’une maîtrise extraordinaire. À côté de toiles anciennes issues de séries majeures « Les Dames de Nage », « Les Jaunes », « Senantes », « Violet », « Tabula », « Les révélés » et « Des saisons avec Bonnard », l’artiste présente le résultat de ses recherches picturales réalisées à l’automne 2020. Dans cette nouvelle série intitulée « Un automne particulier », de petits formats – ce qui est assez inhabituel pour la peintre –, les encres et pigments révèlent une explosion de teintes vives. Pour cette galerie de peintures qui se présente comme un feu d’artifice de couleurs où chaque toile est d’une telle force qu’elle pourrait constituer un bouquet final, l’artiste y associe le mot « Jubilation », titre de son solo show. Et qui sonne comme un manifeste.
La question de la disparition chez Pierrick Naud
Galerie Modulab
Pierrick Naud (né en 1969) est un dessinateur-conteur (également céramiste-sculpteur) à l’imagination très féconde, ayant adopté une technique au fusain et graphite en noir et blanc pour mieux maîtriser les jeux d’ombre et de lumière qui font écho aux notions d’apparitions et de disparitions abordées dans son œuvre. Dans ses dessins à l’univers fantastique mêlant étrangeté, mystère et poésie, il fait cohabiter l’humain, l’animal et le végétal, en procédant par hybridation, superposition ou métamorphose, et aussi par effacement. Pour ce faire, il va chercher des illustrations dans des ouvrages et sur Internet. Il les assemble ensuite par collage ou montage, provoquant « la rencontre d’images qui ne devaient pas se rencontrer », avant de passer à l’étape du dessin sublimé par une ultime couche de vernis.
Les papiers sculptés de Young-Sé Lee
Galerie Vazieux
À l’occasion de la sortie cette année de la toute première monographie (éd. Skira) consacrée à l’œuvre peint de Young-Sé Lee (né en 1956) , la galerie Vazieux a souhaité montrer l’étendue d’un travail méditatif empreint de poésie, prenant sa source au carrefour de l’Orient et de l’Occident. S’appuyant sur une technique personnelle d’estampage, l’artiste d’origine coréenne plaque le papier hanji (de mûrier) imbibé d’encres végétales ou minérales et d’eau sur des planches de bois préalablement entaillées de motifs abstraits. Sous cette action, les bandes de papier se gaufrent pour laisser apparaitre formes sculptées, tracés et veinures du bois. Ces effets de matière du papier donnent aux tableaux l’aspect d’écorce, de surface rocheuse, terreuse ou aqueuse. Ainsi se révèle un œuvre tirant son inspiration de la Nature.