Une toile ovale, vert électrique, qui illumine les murs immaculés d'une chapelle baroque, Santa Maria della Purità. Cela se passe dans une île en face de Naples et le rapprochement a quelque chose de révolutionnaire car l'œuvre porte le nom provocateur de Fine di Dio... Elle fait partie de la série la plus célèbre de Lucio Fontana (1899-1968), réalisée au cours d'une longue année 1963-64. Des 38 variations, avec les entailles traditionnelles, six ont dépassé dans la décennie 2008-2018 les 10 millions d'euros aux enchères et plusieurs ont rejoint des musées de premier plan : Centre Pompidou, Tate Modern, Reina Sofía, MoMA, Stedelijk, Metropolitan... Que voulait dire l'artiste italo-argentin avec ce titre énigmatique ? Pensait-il à la fin de l'art classique et à l'irruption imparable du conceptuel ? Élargissait-il à la crise de la spiritualité dans nos sociétés matérialistes ? Cette version, proposée par la galerie Tornabuoni, est en tout cas présentée dans un cadre exceptionnel qui ne pourra que favoriser la méditation et la recherche de sens. Elle s'inscrit dans une manifestation qui voit confluer sur l'île de Procida, capitale italienne de la Culture 2022 (voir QDA du 19 janvier), une quarantaine de galeries de premier plan, qui tirent profit de lieux inattendus pour mettre en relief des œuvres choisies.
« Italics », à Procida, du 2 au 5 septembre.
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