La chute était prévisible. Aux Rencontres de photographie d’Arles, la semaine professionnelle s’est achevée sur une baisse de fréquentation de 26 %, en raison de la baisse des visiteurs étrangers (20 % contre 45 % en 2019), dont la circulation est sujette aux contraintes sanitaires. Les restrictions de déplacement devraient toutefois moins peser sur le reste de la saison. Passée la première semaine, cette audience internationale ne représente habituellement qu’entre 10 et 15 % du visitorat, laissant la place à un public plus familial et hexagonal. « On a une stabilité du public français, dont la fréquentation est depuis la semaine dernière au même niveau qu’en 2019 », estime Aurélie de Lanlay, directrice adjointe des Rencontres. Pour parer aux difficultés nées de la pandémie, le festival de photo a réduit le nombre d’expositions à 35 – contre 50 pour 2019, année il est vrai anniversaire – et privilégié les lieux plus aérés, ou carrément en plein air.
Les autres festivals aussi ont revu leurs formats. « En 2020, nous avons failli annuler Le Voyage à Nantes et Un Été au Havre, se souvient Jean Blaise, directeur artistique des deux événements. C’est pourtant essentiel que ces festivals se déroulent. Nous les avons un peu modifiés pour qu’ils puissent avoir lieu. » À Nantes, certains éléments du programme ont été revus ou adaptés, le premier confinement de mars 2020 ayant été prononcé au moment où les prototypes des œuvres étaient envoyés en production. « On a remplacé certaines pièces par d’autres, comme Le Naufrage de Neptune d'Ugo Schiavi, qui n’a pas pu être réalisé à temps pour la place Royale », note Jean Blaise. À la place, la Fontaine d’Elsa Sahal (montrant notamment un vagin urinant) avait été installée, non sans déclencher quelques réactions courroucées et même du vandalisme. Si à Nantes, « on a pris l’habitude de travailler avec la pandémie, soutient Jean Blaise, au Havre, les équipes du festival ont imaginé une thématique spécifique pour cette édition ». Et de poursuivre : « On voulait un thème qui ressemble à la ville pendant la pandémie, qui rappelait ce flottement et cette impression d’illusion. C’était plus simple pour nous d’organiser une programmation cristallisée autour d’une thématique. »
Dans le Morbihan, à La Gacilly, ce sont les…