Les têtes des visiteurs passent, les œuvres d’art restent. Sur le tableau de Courbet, La Meuse à Freyr, s’immisce la chevelure d’une visiteuse qui s’accorde avec malice aux nuances rousses des rochers du peintre. Ce trompe-l’œil singulier qui agit comme un repeint décalé est une photographie d’Hélène Marcoz issue de sa série « D’après », qui dialogue avec les œuvres de la collection permanente du Palais des Beaux-Arts de Lille. L’artiste (troisième photographe invitée par le musée après Valérie Belin et Carole Fétéké) superpose des prises de vue identiques captées lors de temporalités différentes. Naissent des surimpressions photographiques troublantes, témoignant du passage du temps. Sous son regard, les fleurs se fanent, les fanions volent au vent, les ombres s’étirent, réinterprétation subtile de l’esthétique des natures mortes et des paysages. Invisible au public à cause de la pandémie, son exposition, enrichie de plusieurs séries (photographies et vidéos), est prolongée, jusque sur les grilles et la façade du musée et sur les Halles de Wazemmes, jusqu’au 12 septembre 2021.
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