Le Quotidien de l'Art

Art contemporain et politiques : un lien rompu ?

Art contemporain et politiques : un lien rompu ?
MOCO, Montpellier.
© Jean-Philippe Mesguen pour PCA-STREAM.

À un mois des élections régionales, la culture est une fois encore reléguée au dernier rang des débats. Les arts visuels en particulier souffrent d'un désintérêt grandissant des tutelles. État des lieux.

Après avoir été reportées de trois mois à cause du Covid-19, les prochaines élections régionales et départementales devraient avoir lieu les 20 et 27 juin. À droite comme à gauche, la culture est à peine mentionnée dans les programmes, et les arts visuels font figure de grands absents – à l'image de l'action du ministère de la Culture, dont les aides d'urgence liées à la crise du Covid-19, rappelons-le, ont laissé sur le carreau la moitié des travailleurs des arts visuels, selon une étude de l'Adagp (lire le QDA du 24 février). En Île-de-France, le budget culture de la région, qui concentre 45 % de l’emploi culturel national, très atteint par la crise sanitaire, s’établit pour 2021 à 109 millions d'euros, une baisse de 7,6 % par rapport à l’année précédente. Lors d'un rare débat abordant le sujet de la culture, organisé à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire le 27 avril, le tête de liste EELV Julien Bayou évoquait un « plan de sauvegarde dès cet été pour le monde de la culture », la mise en place d’« Assises de la culture » et un investissement de 5 millions d’euros par an dans l’éducation artistique : il faut « décrocher les fonds européens », ajoutait-il. La PS Audrey Pulvar défendait quant à elle les pratiques amateures et notamment « la création d’un orchestre et d’une troupe de théâtre dans chaque lycée francilien ». Face à eux, Alexandra Dublanche (LR) défendait le bilan de Valérie Pécresse, et en particuler « un fonds d’urgence de 20 millions d’euros ». Côté majorité présidentielle, Laurent Saint-Martin (LREM) affirmait lui aussi que la région est « totalement en retard » dans la captation des fonds européens et plaidait un « soutien massif au secteur ». Enfin Clémentine Autain (LFI) proposa la création d'un « Samu culturel », le rétablissement des missions des agences culturelles régionales supprimées ou le soutien aux lieux d’artistes avec des « conventions d’occupation intercalaires ». Mais ni les uns ni les autres n’ont abordé spécifiquement les problématiques des arts visuels.

Or, pour de nombreuses structures d’art contemporain, ces élections sont vitales. « Un lieu dédié à l’art contemporain est-il nécessaire à Pougues-les-Eaux ? » C’est la question que nous adressait en novembre dernier, de la manière la plus directe qui soit, Jean-Louis Balleret, vice-président du conseil départemental de la Nièvre chargé de la culture et du sport (lire l’Hebdo du 6 novembre 2020). Depuis, la réponse est connue : le centre d’art du Parc Saint Léger a fermé et le…

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Article issu de l'édition N°2173