Prévue du 23 janvier au 16 mai au musée départemental des Arts asiatiques de Nice, l'installation de la plasticienne taïwanaise Shu Lea Cheang (née en 1954, citoyenne américaine, désormais installée à Paris), Virus Rising, aurait dû être l'un des points forts du festival OVNI de novembre dernier, qui a l'habitude de rayonner depuis les chambres de l'hôtel d'art Windsor (où sont accueillies des galeries) jusque dans les musées et centres d'art de la ville. La situation sanitaire a entraîné son annulation, mais certaines initiatives ont pu être décalées, comme celle-ci, sans pouvoir trouver leur public tant le lockdown a été long. C'est bien dommage, car cette ambiance tout en rouge, avec musique pulsante et film d'animation montrant des organismes au pullulement incontrôlable, raconte un sujet que nous connaissons bien : le héros, un humanoïde, y est aux prises avec un virus en perpétuelle mutation. Que l'on n'y voie aucune complaisance avec l'actualité. Shu Lea Cheang – qui a représenté Taïwan à la Biennale de Venise 2019, qui s'intéresse aux minorités, aux rapports de pouvoir, aux imbrications entre capitalisme et technologie, et dont Brandon (1998) a représenté la toute première création numérique commandée par le Guggenheim – travaille le sujet depuis une décennie. « Il doit aboutir sur un long métrage, UKI, que j'espère présenter à la Berlinale de 2023 », explique-t-elle. Instantanéité des réseaux et des diffusions virales, mais temps long de la création : une très saine contradiction...
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