Paris, 11 janvier 2015. C'est le jour de la marche républicaine qui a marqué la mémoire collective et c'est le titre du triptyque monumental (2 x 6 mètres) que Stéphane Pencréac'h réalise dans l’émotion du traumatisme de l’attentat contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la Porte de Vincennes. L’œuvre est montrée en 2015 à l’Institut du monde arabe dans une exposition que l’artiste conçoit autour des révolutions arabes. Aujourd’hui, Pencréac’h décide d’en faire don au Musée d’Art Moderne de Paris (de concert avec la galerie Vallois) : « En plus d’être le don d’un artiste, c’est le don d’un citoyen », confie-t-il en soulignant « la tentative de créer un monument mémoriel, dans la tradition de la peinture d’histoire ». C'est un drame contemporain figé dans la peinture, une évocation des retables, une suggestion du Christ mort de Mantegna dans le corps allongé au premier plan. Si la direction du musée approuve d’emblée (l’artiste est déjà présent dans sa collection), le circuit administratif des commissions (experts, musées de la Ville de Paris) propose étrangement de déposer la toile au Fonds d’art contemporain - Paris Collections ou à Carnavalet, faisant fi du vœu de l’artiste... Au point qu’un article de Charlie Hebdo publié le 24 mars défend l’œuvre en titrant « Une œuvre sur Charlie dérange ». Le lendemain, la dernière commission (de la DRAC) approuve la donation, sans heurts… Bob Vallois conclut : « Ainsi, elle sera visible par tous. » Par ailleurs, un « musée-mémorial du terrorisme » devrait voir le jour d'ici 2027 à Paris.
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