Entre 2017 et 2019, pas moins de 78 institutions avaient exposé l’œuvre de Picasso. Pilotée par le musée national Picasso-Paris, cette manifestation, sous le titre « Picasso-Méditerranée » avait permis à ces institutions de réaliser, pour la majorité, leur meilleur chiffre de fréquentation. Le maître de l’art moderne, numéro 1 du marché de l’art, est une valeur sûre à tout point de vue. Gage de rentrée d’argent et de visibilité pour les musées, il est aussi l’éternelle source d’un débat frontal : pour ou contre Picasso dont la pléthore d’expositions tend à la surdose, voire à la lassitude ?
La « picassomania » en question
Moins de 5 ans plus tard, rebelote ! Les ministères de la Culture et des Affaires Étrangères espagnols et français se mettent au diapason pour organiser la célébration du cinquantenaire de la mort de l’artiste en 2023, avec, en figures pilotes, Cécile Debray, directrice du musée Picasso-Paris et Bernard Picasso, petit-fils du peintre, au titre de la Fondation Almine et Bernard Ruiz Picasso, prêteuse d’œuvres à une vingtaine d’institutions pour cette célébration : « Le fait de favoriser des prêts et d’accompagner des projets ambitieux de musées a permis de réaliser des projets impensables habituellement » témoigne Bernard Picasso, citant quelques sujets inédits tels que Picasso à Fontainebleau au MoMA de New York, Gertrude Stein et Pablo Picasso, l’invention d’un langage au musée du Luxembourg ou Picasso et l’abstraction au musée des…