Ce nombre est destiné à s'accroître puisque l'artiste (née en 1957, passée par la Villa Médicis de 1982 à 1984, actuellement chef d'atelier aux Beaux-Arts de Paris), a quelque 4000 œuvres à son actif. Des catalogues raisonnés, il en existe à foison (voir à ce propos l'image du jour dans le QDA du 24 mars) mais celui-ci a une particularité : c'est le premier à être ancré dans la blockchain, ce système qui permet de tracer de manière fiable et infalsifiable la provenance et les caractéristiques des œuvres. De Portrait pourri remix 1 (2004) à Merci à tous les héros discrets (2021), en passant par Premier ministre de la mort (2015), long de 9 mètres, celles-ci peuvent être indexées par la date, les dimensions ou la technique. « La technologie blockchain ne veut pas dire que les informations soient intouchables, explique Olivier Marian, cofondateur de la startup Arteïa, maître d'œuvre de ce catalogue en collaboration avec la galerie Christophe Gaillard, qui représente l'artiste. Mais chaque correction sera visible par tout le monde. » L'intérêt du catalogue digital est de pouvoir être mis à jour en permanence (nouvelles œuvres, nouvelles expositions, pièces entrées dans des institutions publiques, publication de catalogues ou essais critiques, etc.), donc de contrecarrer l'obsolescence des catalogues papier. « C'est un outil important pour l'artiste ou pour ses ayants droit, qui sont les seuls à pouvoir intervenir sur la base de données. Avec la blockchain, nous ajoutons un élément fondamental, la traçabilité. » Arteïa, fondée en 2017, compte aujourd'hui 23 personnes, dont les trois quarts sont des ingénieurs. Outre les catalogues raisonnés blockchain, dont celui-ci, accessible depuis jeudi dernier, inaugure la lignée, elle crée des logiciels de gestion de stocks et des viewing rooms, un autre outil qui a connu une croissance exponentielle avec la pandémie.
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