Après le pétrole, le café est le produit le plus diffusé au monde. Son histoire, qui s’entremêle avec l’histoire politique des colonisations, inspire l’une des œuvres que l’artiste italien Michele Ciacciofera présente dans sa première exposition muséale en France, au château de Rochechouart. Glocal dans son essence, The density of a transparent wind est composée de sacs en toile de jute récupérés chez un commerçant de café en Aquitaine, et de grandes sculptures en verre soufflé réalisées au CIRVA de Marseille. Deux rangées de drapeaux, marques et effigies des pays producteurs de café, et des amoncellements de marchandises au sol dialoguent avec des jarres qui, telles les vestiges d’un temps lointain, semblent remonter du fond marin. Entre les voix des pêcheurs, précédemment enregistrées sur un bateau de pêche en Sicile, le son du vent et l’odeur du café, on se sent, au sein de cette installation à la fois sonore et olfactive, comme dans un bateau qui voyage à travers le temps. Le trajet aujourd’hui mondialisé de cette matière première fait écho aux migrations qui, depuis toujours, traversent la Méditerranée.
« Michele Ciacciofera. Sans commencement et sans fin », jusqu’au 13 septembre, musée d’Art contemporain de la Haute-Vienne, château de Rochechouart.
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