À la galerie Ravestijn d'Amsterdam, une exposition atypique de Philippe Braquenier (né en 1985 en Belgique) ouvre l'année 2021. Intitulée « Earth not a globe », en référence aux livres de Samuel Birley Rowbotham (1816-1884), elle se penche sur cette « communauté de personnes qui croient que la Terre est plate », les Flat-Earthers. Plongée avec ces nouveaux saint Thomas, qui voient une surface plane sous leurs pieds, et imaginent donc notre planète comme un disque, sous un dôme de verre, avec le pôle Nord à son centre, le Soleil et la Lune comme des sphères, se déplaçant en cercle au-dessus du plan terrestre. Les images du globe deviennent alors des conspirations de la NASA et des gouvernements, fake news millénaires parmi toutes celles développées par les complotistes. L'artiste, lui, donne l'illusion avec son appareil photo argentique d'avoir réalisé un véritable travail documentaire sur cette communauté, alors que tout n'est que mise en scène, ses photographies reprenant les codes des propres photomontages des Flat-Earthers. Illusions d'optique, jeux de luminosité, fragments de firmament ou aluminium brûlé : la vérité est ce que vous croyez. Visible jusqu'au 10 avril, l'exposition a permis au photographe d'être nommé pour le prix Louis Roederer Discovery Award 2020. Ce travail doit également être présenté aux Rencontres de la Photographie d'Arles. Philippe Braquenier a déjà été remarqué dans l'Hexagone avec « Palimpsest », exposé notamment au Festival Circulation(s).
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