Au printemps dernier, après un cru 2019 exceptionnel, l’interdiction d’accès aux salles des ventes, l’annulation en cascade des foires et la mise en suspens d’une partie du monde économique ont porté un brusque coup d’arrêt aux enchères dans l’Hexagone, laissant craindre le pire pour l’année qui allait suivre. Sans autre choix que d’accélérer sa mutation digitale, le secteur a pourtant prouvé son adaptabilité en 2020. Grâce à un second semestre dynamique, et à la multiplication des sessions online, le produit d’adjudication des 10 premières maisons de ventes n’a finalement baissé que de 22,5 % (un chiffre indicatif, à prendre avec des pincettes, car il mêle des données aux contours différents). En cause notamment, la baisse du nombre des coups de marteaux millionnaires, qui comptait tout de même pour 22 % du montant total des enchères du secteur en 2019. De 124, pour un montant cumulé de 347,5 millions d’euros en 2019, ce chiffre est tombé à 57 pour un total de 133 millions en 2020 (source : Conseil des Ventes). « L’année était difficile mais le principal défi était du côté de l’offre, commentait Guillaume Cerutti, PDG de Christie’s, lors d’une conférence de presse à la veille de Noël, la demande a été forte tout au long de l’année. »
Christie's l'emporte sur Sotheby's
De fait, avec 221,3 millions d’euros d’adjudications (hors TVA, ventes privées et after sales), une baisse contenue de 13,8 % par rapport à 2019, Christie’s a bien tiré son épingle du jeu cette…