Estimée 840 000 euros, la vacation online « Living with African and Oceanic Arts » qui s’est déroulée du 18 au 30 avril (durant la foire Paris Tribal) sur christies.com a rempli toutes ses promesses et même plus, attirant plus de 300 enchérisseurs. 94 % des 144 lots ont trouvé preneurs pour un peu plus de 2 millions d’euros. « Nous avons déjà organisé de belles ventes en ligne en art d’Afrique et d’Océanie. Mais avec celle-ci, qui comprenait des œuvres qui auraient pu être proposées en live, nous sommes passé à un niveau supérieur », rapporte Alexis Maggiar, directeur international du département. Le secret des ventes numériques qui marchent ? De beaux objets de qualité dans leurs corpus respectifs, à des prix raisonnables, parfois publiés, souvent avec des provenances appréciables. Le top lot est une rare statue Kaka du Cameroun qu’on appelle communément Paternité parce qu’elle représente un personnage masculin portant un enfant dans son dos, venait de la collection belge connue Line et Hippoliet Verbeemen. Référencé dans plusieurs ouvrages, « cet objet puissant aux formes cubistes et à la patine croûteuse grise, est une icône de l’art Kaka », explique le spécialiste de Christie’s. Estimé au mieux 60 000 euros (le prix maximum atteint aux enchères pour un objet de cette ethnie de l’Est camerounais), il s’est envolé à 214 000 euros, nouveau record pour un Kaka. Autre exemple en Océanie, avec une statue Kandimboang de la région du Bas-Sépik (Papouasie-Nouvelle-Guinée) dont le socle Inagaki confirme une ancienneté attestée par sa provenance : l’ex-collection André Lefèvre (1883-1963) qui a fait don de ses œuvres cubistes au musée national d’Art moderne. Jamais publiée, la statue Sépik qui était une belle redécouverte dans sa typologie, est partie à 189 000 euros, contre une estimation haute à 80 000 euros.
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