« De l'air ! De l'air ! De l'air pour la culture ! » était-il scandé sur le parvis de l'Opéra Bastille ce 15 décembre, sur le coup de midi. Pour dire leur mécontentement et leur inquiétude face à la fermeture prolongée des lieux culturels en raison de la pandémie, les acteurs du secteur se sont rassemblés mardi, place de la Bastille à Paris et dans plusieurs villes de France, à l'appel de la CGT-Spectacle. Armés de banderoles et de masques, les manifestants parisiens rappelaient que « la culture est une nourriture essentielle », qu'ils voulaient « mourir sur scène » plutôt que loin d'elle, se demandaient, en référence à la chanteuse Barbara, au sujet de lieux de culture « Dis, quand rouvriras-tu ? Dis, au moins le sais-tu ? » ou affirmaient qu'il fallait « lever le rideau sur la culture ». Alors qu'ils étaient prêts à rouvrir le 15 décembre, l'annonce, par Jean Castex, d'un prolongement de la fermeture, a eu l'effet d'une douche froide sur le secteur culturel. Musées, théâtres, cinémas, centres d'art s'étaient organisés pour accueillir de nouveau le public dans le respect des mesures sanitaires ! C'est l'un des mots d'ordre de la manifestation. Par ailleurs, les travailleurs et travailleuses indépendants comme les guides-conférenciers, les critiques d'art ou les régisseurs, dont l'activité dépend de ces réouvertures, se retrouvent une fois de plus précarisés, certains n'ayant pas pu travailler depuis des mois. Pour l'adjointe à la Culture de la maire de Paris, Carine Rolland, qui a souligné dans un tweet une « importante et belle mobilisation » place de la Bastille où elle était présente, « la culture est empêchée mais loin d'être résignée ». Fatigués du « mépris » à leur égard, des syndicats et artistes ont par ailleurs annoncé qu'ils saisissaient le Conseil d'État via un recours en référé-liberté pour demander notamment la réouverture des salles de spectacle.