Le Mucem, musée des cultures de la Méditerranée, a accueilli jeudi 15 octobre la remise officielle aux autorités marocaines de 25 000 objets archéologiques pillés. Ils avaient été saisis lors de trois contrôles de la douane en 2005 et 2006, à Marseille et Perpignan. Les trafiquants, qui ont reçu des amendes d'un montant total de 120 000 euros, sont de nationalité marocaine, ont eu recours à des voitures haut de gamme et sont vraisemblablement des connaisseurs puisque les objets étaient « traités et lavés », a précisé lors de la cérémonie le directeur régional des douanes de Marseille, Guy Jean-Baptiste. Les différentes procédures, notamment judiciaires, ont entraîné un délai de quinze ans pour que les objets soient rendus à leur pays d'origine, parmi lesquels un crâne de crocodile encore en partie dans sa gangue, des fossiles, des dents de poissons ou reptiles ou des plaques gravées dont certaines datées du néolithique. Cette affaire a sensibilisé les autorités marocaines à la lutte contre le trafic d'objets archéologiques d'après le directeur national du patrimoine marocain, Youssef Khiara. Ce dernier a également indiqué que le Maroc n'excluait pas un possible retour de ce patrimoine au Mucem. Le pillage archéologique et la vente illégale de ces objets, qui perdent de leur valeur dès qu'ils sont sortis de leur lieu d'origine car inutilisables d'un point de vue scientifique, a augmenté ces dernières années en parallèle des conflits en Méditerranée, notamment en Libye, au Yémen et en Syrie.