Le Quotidien de l'Art

La « cancel culture » divise les musées américains

La « cancel culture » divise les musées américains
Martin Creed, titled Work no. 790: EVERYTHING IS GOING TO BE ALRIGHT, 2007, sur la façade du MOCAD à Detroit.


Courtesy Martin Creed, Gavin Brown’s enterprise, et MOCAD.

Outil de militantisme ou nouvelle forme de censure ? Culture de la dénonciation ou juste rééquilibrage ? La cancel culture, qui divise les progressistes, a fait son entrée dans les musées américains.

Tout commence le 2 juin par un tweet rageur de la curatrice américaine Chaédria LaBouvier. Réagissant au carré noir posté par le Guggenheim Museum en signe de soutien au mouvement Black Lives Matter, la commissaire de l’exposition « Basquiat’s defacement. The untold story » en 2019 se déchaine : « Foutez le camp d’ici. Je suis Chaédria LaBouvier, la première commissaire noire en 80 ans d’existence de votre musée et vous avez refusé de le reconnaître tout en permettant à Nancy Spector d’animer un panel sur mon travail sans m’inviter. Effacez cette merde ». Le post met le feu aux poudres. Le 20 juin, une coalition d’employés du Metropolitan Museum of Art, du Guggenheim ou du MoMA publie une lettre ouverte dénonçant les inégalités salariales et le manque de reconnaissance des noirs au sein d’un musée jugé coupable de « racisme systémique » et de « suprémacisme blanc ». 

Après l’université et l’édition, le soupçon de racisme n’épargne pas les professionnels des musées. Considérés jusqu’à présent comme progressistes, ces derniers sont devenus les symptômes d’un système à démanteler. « Les musées sont, comme les universités, des points névralgiques. Ce sont des bastions à prendre, observe Laurent Dubreuil, professeur de littérature comparée à l’université de Cornell (État de New York) et auteur de La Dictature des identités. Le…

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Article issu de l'édition N°2016