Le Quotidien de l'Art

Le chiffre du jour

56 Les vases de Chu Teh-Chun au centre d'un procès

Trois jours. C’est le temps que se donne le tribunal de Paris pour examiner, à partir de mercredi, les accusations de corruption et trafic d’influence à l’encontre de la galerie new-yorkaise Marlborough, son ancien directeur pour l’Asie, Philippe Koutouzi, un conservateur à la retraite de Guimet, Jean-Paul Desroches et la famille du peintre Chu Teh-Chun. Ce procès fait suite à une plainte déposée en 2012 par le marchand Enrico Navarra, mort il y a deux mois, qui nourrissait une vive rivalité avec Marlborough et Koutouzi. Desroches et Koutouzi ont monté plusieurs expositions dans les années 2000 à Guimet, avant que ce dernier ne rejoigne Marlborough, où il représentait notamment Chu Teh-Chun. La galerie a coproduit une série de 56 vases de Sèvres peints par lui, qui fut l’objet d’une exposition en 2009 à Guimet, mécéné par la famille de l'artiste et la galerie. Il est reproché à Jean-Paul Desroches d’avoir perçu 20 000 euros de droits pour un texte écrit sur cette série, en vue d’un ouvrage produit par Marlborough et la famille de Chu. Mais le conservateur fait observer qu’il a été édité par La Martinière après l’exposition. Il est aussi question de frais, correspondant à d’autres projets d’exposition, couvrant un aller-retour à Madrid et des nuitées d’hôtel à Pékin. Pour Me William Bourdon, avocat de Philippe Koutouzi, « il n’y a aucun rapport » entre ces défraiements et une exposition décidée par le président de Guimet avec le directeur de Sèvres et la famille du peintre. La défense plaide la relaxe générale. 

Article issu de l'édition N°2012