Le Quotidien de l'Art

Marché de l'art en ligne : un virage réussi ? 

Marché de l'art en ligne : un virage réussi ? 
Oliver Barker au marteau de la vente à huit clos Contemporary Art Evening Sale chez Sotheby's New York, le 29 juin 2020.
© Sotheby's/ArtDigital Studio.

Depuis la crise du Covid-19, le monde de l’art a pris le virage numérique avec un bonheur versatile. Les défis restent nombreux et le grand remplacement du réel par le virtuel n’est pas encore d’actualité.

Jusqu’à présent, les transactions digitales ne représentaient que 9 % des ventes mondiales évaluées à 64,1 milliards de dollars en 2019, selon le rapport Art Basel et UBS. La croissance de ce secteur avait même commencé à s’essouffler ces dernières années, passant de 24 % en 2015 à 4 % en 2019. Au point qu’en 2019, le rapport d’Hiscox sur le marché de l’art en ligne prédisait la disparition de certains pure players dans un secteur très saturé. Le site allemand de ventes aux enchères Auctionata a fait faillite en 2017. En mars dernier, c’était au tour de la maison de ventes en ligne Paddle 8 de déposer le bilan. Depuis le confinement, toutefois, marchands, maisons de ventes et même artistes sont sommés d’opérer leur « disruption digitale » sous peine d’être dépassés. Dans le dernier rapport d’Hiscox publié jeudi 9 juillet, 65 % des plateformes de vente en ligne prédisent une transformation profonde de ce secteur, et malgré un ralentissement du marché mondial de l'art, 80 % d’entre elles s’attendent à une augmentation des ventes en ligne au cours des 12 prochains mois.

Forte d’une technologie éprouvée, Sotheby’s a très vite dégainé, organisant de mi-mars à mi-mai pas moins de 46 ventes en ligne contre 18 à la même époque en 2019, pour un total de 95,9 millions de dollars. « 80 % des ventes de Sotheby’s seront en ligne dans un proche avenir », avance Cécile Bernard, directrice des Opérations de Sotheby’s. Christie’s prévoit pour sa part de basculer 50 % de ses ventes en ligne, avec notamment un rendez-vous mensuel online depuis sa filiale parisienne. « On ne fait pas de ventes physiques à moins d’un million d’euros, alors qu’avec le online on peut imaginer des plus petites ventes, avec pourquoi pas un seul lot important. Les délais de clôture du catalogue sont plus courts, ce qui, dans un monde d’incertitude, donne plus d’agilité », précise Cécile Verdier, présidente de Christie’s France, qui prédit « un flux constant et non plus des temps forts ». Chez MCH group, propriétaire de la foire de Bâle, le fantasme d’une substitution du virtuel au physique a aussi germé depuis que le Covid-19 a provoqué l’annulation d’Art Basel Hong Kong en mars, puis de la foire mère bâloise. En juin, sa viewing room a…

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Article issu de l'édition N°1987