« Nous sommes prêts, et vous ? » C’est avec ce slogan, accompagné d’une photo de la statue du Duc d’Aumale, le visage barré d’un masque chirurgical, que le domaine de Chantilly, dans l’Oise, a annoncé sa réouverture, le 21 mai. Depuis, la vie y a repris à pas comptés, comme dans le reste des châteaux français. Tous ont aménagé leurs circuits de visite pour répondre aux nouvelles normes sanitaires. Tous mettent en avant leurs atouts respectifs : l’escalier à double hélice attribué à Léonard de Vinci à Chambord (Loir-et-Cher), parfait pour éviter de se croiser en ces temps de distanciation sociale, l’exposition des dessins de Raphaël, fruit d’un an et demi de travail, au musée Condé abrité au château de Chantilly, la tapisserie de l’Apocalypse au château d’Angers... Avec un enjeu clair, renouer coûte que coûte avec le public pour réduire les pertes, parfois colossales.
Château de Chantilly
Trois à cinq millions d’euros. Telle est la perspective du manque à gagner pour le domaine de Chantilly, premier château à avoir rouvert ses portes le 21 mai. Il y a bien sûr les pertes en billetterie, qui représentent 25 % des recettes propres. « Le plus préoccupant, c’est l’événementiel, lâche Christophe Tardieu, vice-président de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine. Les grands mariages, les soirées, les conventions, tout est annulé jusqu’en octobre. » Soit un trou d’environ un million d’euros, que le domaine espère compenser tant bien que mal cet automne. Il en faudra toutefois plus pour financer certains chantiers. « Tous les travaux que nous avions prévus en 2021 seront reportés au minimum d’un ou deux ans, précise Christophe Tardieu, notamment la restauration du cabinet des livres et des toitures du château. » Comme tous les établissements, Chantilly mise sur le public hexagonal, tout en démarchant les Belges, Néerlandais et Allemands. Pour les attirer, le domaine a provisoirement baissé ses tarifs de 17 à 13,5 euros.
R.A.
Château de Montsoreau
Depuis sa réouverture le 30 mai dernier, le château de Montsoreau-musée d'art contemporain (Maine-et-Loire) accuse une baisse de fréquentation de 50 % par rapport à la même période en 2019. « La fréquentation, composée de 30 % de visiteurs étrangers, a été impactée par l'absence de clientèle internationale et par le déconfinement tardif de la région Île-de-France qui est un de ses…