Sous les voûtes à caissons du château de Chambord, la salamandre de François Ier répond à la licorne de Julien des Monstiers. Ou quand la symbolique de la Renaissance dialogue avec l’héraldique contemporaine d’un peintre passionné par les images de l’histoire de l’art qu’il assemble, superpose et entremêle jusqu’à créer des peintures pareilles à des tapisseries et des canevas énigmatiques. « La peinture est mon sujet dans une démarche tautologique », explique-t-il, alors qu’il peint au préalable ses motifs avant de les reporter sur la toile, couche après couche, dans le frais de l’huile. Une technique particulière de transfert qui l’amène à réfléchir sur l’assemblage de motifs légendaires, parfois repris de tableaux célèbres (scènes de chasse de Desportes, tableaux animaliers d'Oudry…). Autant de blasons fantastiques habillant avec cohérence les épais murs de pierre. Dans l'une des salles, il a même peint le sol et fait courir un chemin de tapis sur les murs à la manière d’une frise. Saint Georges et le dragon, chevaux renversés et licornes mystérieuses cohabitent ainsi, évoquant les décors de William Morris ou les images de l’heroic fantasy. L’artiste (né en 1983) bénéficie d’une riche actualité, puisqu’il est aussi visible au Suquet des artistes à Cannes (jusqu’au 22 septembre).
Julien des Monstiers, « Dehors Dedans » jusqu’au 3 novembre
chambord.org