Allemagne : dès la fin avril
Administré différemment d'un État (Land) à l'autre, le déconfinement allemand se fait comme prévu en ordre dispersé : si le Brandebourg et la Thuringe, moins touchés par la pandémie, avaient autorisé sous certaines conditions une réouverture à la fin du mois d'avril, les musées berlinois ont dû patienter jusqu'au 4 mai, et plus encore, la plupart ayant préféré attendre une semaine supplémentaire. La capitale allemande, qui abrite près de 170 institutions et dont l'île aux musées attire chaque année plus de 3 millions de visiteurs, se réveille timidement d'un mois de léthargie : à titre d'exemple, l'Alte Nationalgalerie, riche en peinture allemande du XIXe siècle et en impressionnistes français, accueille depuis sa réouverture moins de 300 visiteurs par jour, tous berlinois, contre 1300 habituellement. Une réouverture timide, centrée sur un public local, s’est depuis amorcée dans l'ensemble du pays. L’Association allemande des musées (Deutscher Museumsbund), qui regroupe plus de 1000 institutions à travers le pays, avait proposé une ligne générale pour encadrer cette reprise : limiter le nombre de visiteurs, étendre les horaires d’ouverture, favoriser l’achat de billets par Internet pour des visites à horaires fixes, réserver des plages horaires aux personnes à risque, abandonner, pour un temps, l’usage des écrans tactiles dans les expositions.
La Suisse prend de l'avance
Le 29 avril dernier, le Conseil fédéral helvétique levait l'incertitude sur les quelque 1200 musées de la Confédération en autorisant leur réouverture dès le 11 mai – une surprise pour tout le monde, y compris les intéressés, qui n’attendaient pas de feu vert avant le mois de juin. Le 12 mai, ont ainsi repris du service l’Historisches Museum, le Kunstmuseum, le Zentrum Paul Klee (tous trois à Bâle), la Fondation Gianadda de Martigny ou encore la Fondation Beyeler, dont les…