Le Quotidien de l'Art

Apologie de la délocalisation

Apologie de la délocalisation
Simon Ripoll-Hurier, "Age of Heroes", 2020, film couleur, 19 min.
Simon Ripoll-Hurier.

Conceptuels ou pas, ces trois artistes déforment la réalité pour réinventer des territoires à partir de la mémoire, d'internet et, parfois, d'un vrai voyage...

Géraud Soulhiol (Montrouge 2011)

À la lisière du visible… et du réel

L’extrême finesse du trait, plus ténu qu’un fil de dentelle, et le foisonnement des détails sont deux caractéristiques qui émanent des dessins petit format de Géraud Soulhiol. Né en 1981 et diplômé des Beaux-Arts de Toulouse en 2007, l’artiste poursuit, dans cette troisième exposition personnelle à la galerie 22,48m2, son exploration minutieuse de territoires rêvés et recomposés, inspirés notamment de Google Earth, cet œil hégémonique devenu l’un des matériaux de prédilection de toute une génération d’artistes chevillée à Internet. Loin du gigantisme auquel cède parfois l’art contemporain, la morphologie et le mode de présentation de ces paysages ne cessent d’appeler notre attention et d’éveiller notre étonnement. Par exemple, des sommets montagneux émergent d’eaux calmes, comme si l’on découvrait un monde noyé sous le déluge, auquel seules les plus hautes contrées auraient échappé. On les devine par le biais d’une fausse lentille grossissante peinte malicieusement par Soulhiol, qui nous invite à considérer ses Mirages comme une bulle suspendue hors du temps… où l’on remarque toutefois des grues en voie de reconstruire un espace urbanisé. La série des Palais bâtit à son tour des édifices utopiques…

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Article issu de l'édition N°1944