Tous les musées du monde annoncent des perspectives affligeantes et la durée de la crise sera l’un des facteurs majeurs d’aggravation. Si l’on sait que le deuxième trimestre 2020 sera quasiment blanc et que le troisième est encore difficile à appréhender, le premier a déjà subi un choc de première force. Même en Grande-Bretagne, pays qui a confiné avec retard par rapport à l’Italie ou la France, les chiffres sont sans appel. Sur cette période, les 15 institutions subventionnées par le DCMS, l’équivalent de notre ministère de la Culture (Department for Digital, Culture, Media & Sport), font état d’une fréquentation globale de 8,9 millions de visiteurs contre 11,6 millions en 2019. Le British Museum baisse de 21% en perdant près de 300 000 visiteurs ; même pourcentage pour le V&A, avec une hémorragie de 222 000 personnes. Les deux musées retrouvent ainsi des volumes de visites des années 2006-2007. L’univers de la Tate est encore plus affecté avec une baisse de 28,3% : ses différents sites, qui avaient accueilli plus de 2 millions de personnes en janvier-mars 2019, en ont reçu moins de 1,5 million en 2020. Un chiffre en complet décalage, qui ne fait pas illusion : la Wallace Collection a gagné 8622 visiteurs, soit +7,8%. Le seul fanal dans la nuit…
Le chiffre du jour