Ses gestes en taille directe apprivoisent une matière qu’elle sait résistante pour atteindre son but, celui des formes pures. Les photographies qui la représentent, les yeux baissés, dans son atelier de St Ives en Cornouailles (dans lequel elle est décédée accidentellement en 1975) montrent un corps-à-corps avec les éléments vers une abstraction sensuelle, rythmée de pleins et de vides, formes convexes et concaves s’épousant. Artiste de la forme, Barbara Hepworth a passé sa vie à façonner le bois, la pierre, l’albâtre, le marbre et le bronze. Méconnue en France alors qu’elle gagne le succès outre-Atlantique, cette sculptrice anglaise, amie de Jean Arp et Henry Moore, est actuellement célébrée dans une première exposition monographique au musée Rodin (où les Expositions internationales de sculpture contemporaine entre 1956 et 1971 avaient montré certaines de ses œuvres) en partenariat avec la Tate Modern. Enfin ! s’exclame-t-on à la vue de ses admirables monolithes, paysages spirituels chargés de la mémoire millénaire de la terre.
« Barbara Hepworth » au musée Rodin, jusqu’au 22 mars.
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