« La bande dessinée en l’an 2000 ? Je pense, j’espère, qu’elle aura enfin acquis droit de cité, qu’elle se sera, si j’ose dire ‘adultifiée’. » Cette prophétie signée Hergé semble en passe de se réaliser : sur le papier, tous les signaux sont au vert pour le 9e art. Le festival d’Angoulême est devenu un rendez-vous incontournable dans le paysage culturel, avec une internationalisation et un rayonnement accrus sous la houlette de son directeur Stéphane Beaujean. À partir du 30 janvier, sa 47e édition mettra en lumière l’éclectisme de la BD – en témoignent les expositions consacrées à Catherine Meurisse, auteure de Moderne Olympia ou La légèreté, Robert Kirkman, scénariste de Walking Dead, ou Yukito Kishiro, mangaka japonais culte. Emmanuel Macron y est attendu ce jeudi, tout un symbole, alors qu’aucun président n’avait fait le déplacement depuis François Mitterrand.
La BD : albums plus nombreux, auteurs plus pauvres
Alors que la grand-messe de la bande dessinée tient sa 47e édition, la discipline n’a jamais été autant célébrée et reconnue par les institutions. Les auteurs ne profitent pourtant pas de ce succès : après la publication du rapport Racine, ils entendent maintenir la pression.