Galerie Laurent Godin / Stand B43
Marilou Poncin
Marilou Poncin met en scène les désirs et la manière dont ils sont numérisés. Quels attachements émotionnels sont offerts par les nouvelles technologies ? Dans la double installation vidéo Roxy’s Room (Welcome to my room) que la jeune artiste diplômée des Beaux-Arts de Lyon et des Arts Déco a réalisé en 2017, une cam-girl réalise un show privé devant sa webcam : au fur et à mesure qu’elle dévoile son corps nu, elle disparaît pour ne devenir plus qu’un tronc marmoréen. Une autre cam-girl se questionne sur ce qu’est la féminité, les jeux de rôle et l’isolement que le monde du « camming » impose parfois. Deux photographies, Happy Sad et 2020, issues de son travail en cours « Love Dolls » montrent quant à elles des visages si lisses et dénués d’expressions qu’ils en deviennent dérangeants.
Galerie Nathalie et Georges-Philippe Vallois / Stand D 26
Robert Cottingham
Faites de cadrages photographiques et de motifs d’enseignes et de néons, de devantures de magasins ou de façades de divers bâtiments américains, les œuvres de Robert Cottingham appartiennent à la mouvance de l’Hyperréalisme américain, en vogue dans les années 1970. L’artiste, né à Brooklyn en 1935, a débuté sa carrière comme directeur d’une agence de publicité. L’inspiration pour ses toutes premières œuvres viendraient d’ailleurs de là : de la vue qu’il avait depuis fenêtre de son bureau angelin. Robert Cottingham avait également pris pour habitude, en sillonnant les États-Unis, de prendre des bribes d’architectures en photo : quelques-uns de ses dessins à la mine de plomb de villas californiennes font d’ailleurs particulièrement bien ce lien avec ce médium.
Galerie Wilde / Stand A37
Carmen Perrin
L’artiste d’origine bolivienne (née en 1953) plonge vers le Grand Bleu. Il ne s’agit pas d’un bleu Klein, il n’est pas tout à fait égyptien, pourtant il vibre, il explose. De grands caractères se dessinent, laissant une empreinte nette. Carmen Perrin manipule ici un cordeau à tracer (cordelette imprégnée de poudre de craie colorée), fréquemment utilisé sur les chantiers. Pour cet évènement, cette Européenne d’adoption livre une réflexion sur l’architecture, premier amour de l’artiste à qui l’on doit notamment la porte très psychédélique de la gare de Genève-Cornavin (2013). Articulés autour du thème de la construction, ces nouveaux travaux (sculptures en briques, en acier ou en ciment) révèlent la matière, des matériaux bruts.
Galerie Gisèle Linder / Stand B47
Ursula Palla
À travers ses installations et ses sculptures, Ursula Palla (née en 1961) interroge une nature éphémère et fragile. Ancienne élève de la F+F School of Art and Media Design de Zurich, l'artiste suisse travaille étroitement avec les outils numériques (vidéos et projections) dans lesquels elle immortalise la croissance, la floraison puis la dégradation des éléments. En 2019, son oeuvre Guter Heinrich, revenait sur cette détérioration inévitable : une racine en aluminium suspendue au plafond, derrière laquelle une projection vidéo montre la plante se décomposer, inéluctablement. Son univers délicat teinté de poésie invite à la contemplation et à la rêverie.
Galerie Crèvecoeur / Stand B53
Yu Nishimura
La galerie parisienne Crèvecœur présente pour la première fois en Europe le travail du peintre japonais Yu Nishimura, né en 1982. Rarement vues hors du Japon, ses toiles toutes en légèreté et en transparences rappellent la manière fugitive de la peinture japonaise traditionnelle, superposant les plans, les impressions et les temporalités. Des scènes quotidiennes s’y imprègnent dans des tons atténués, comme des souvenirs déjà presque oubliés.
Galerie Catherine Issert / Stand D36
John M Armleder
Dès 1986, Catherine Issert présentait, à Saint-Paul-de-Vence et pour la première fois dans une galerie française, le travail de l’artiste suisse John M Armleder. Dans sa ville natale, la galerie vençoise présente cette année quatre « peintures en flaques » ou « Puddle Paintings », compositions aléatoires niant toute expression subjective, ainsi qu’une pièce de la série des « Perspex Sculptures », conçue en 1998 pour l’exposition collective « Si j’t’attrape », organisée autour de François Morellet à la galerie.
Galerie Ditesheim & Maffei / Stand D12
Miklos Bokor
Profondément marqué par sa déportation à Auschwitz, où plusieurs membres de sa famille furent assassinés, le peintre franco-hongrois, décédé en mars dernier, dépeint des silhouettes dont le corps et le visage ont été brouillés. Son trait expressionniste leur confère une force débridée : un constat aigre-doux de la condition humaine, à la fois tiraillée par la mort et le désir de vivre. Une sélection de grands formats et œuvres sur papier offrent également un aperçu d’un sujet plus méconnu de l’artiste, la nature, qu’il traite avec la même palette terreuse.
Galerie Nosbaum Reding / Stand C41
Stephan Balkenhol
Le sculpteur allemand rend hommage aux héros du quotidien, à savoir les travailleurs anonymes oubliés par l’art traditionnel du portrait, qu'il restitue souvent dans des dimensions monumentales ou surélevés sur un piédestal. Sa méthode de travail, comme son objet d’étude, s’inspire du vivant : l’artiste cisèle souvent des figures dans le bois d’un seul tenant, laissant apparentes ses fissures ou échardes, empreintes de son mouvement. L’ensemble de sculptures, reliefs et dessins, ont spécifiquement été créés pour la foire.
Galerie Ribordy Thétaz / Stand C42
Trudy Benson
« Pour moi, l’abstraction signifie que le matériau et le processus sont essentiels aux schémas de la peinture », explique la jeune artiste américaine (née en 1985 en Virginie et diplômée du Pratt Institute de Brooklyn, où elle vit). Le motif principal qu’elle travaille est la grille, qui permet toutes sortes de chevauchements et de croisements selon la texture et la profondeur des pigments. Elle applique ses couleurs vibrantes, qui invitent à des illusions d’optique, de différentes manières : au pinceau, au spray ou, comme certains expressionnistes abstraits, à partir du tube lui-même…
Galerie Skopia / Stand A25
Christoph Rütimann
Artiste suisse très polyvalent, Rütimann (né en 1955 à Zurich, diplômé de l’école de Lucerne, présent à la Biennale de Venise 1993 dans l’église de San Stae) nourrit une obsession pour l’espace, qu’il explore au moyen de différentes installations, comme des caméras lancées en l’air ou fixées à des bateaux et des skateboards. Il y a aussi un pan pictural à sa pratique, autrefois radical (uniquement de la peinture jaune sur du verre), qui s’est assoupli comme le montre ce choix d’œuvres sur toile. C’est le verre qui, en pressant les pigments, définit l’occupation de l’espace : un envahissement aléatoire que l’on peut théoriser de manière savante ou voir au premier degré comme une esthétique du hasard.