« Comment faire une exposition commémorative qui ne soit pas introvertie et ennuyeuse ? » Tout est parti de cette question que s’est posée Penelope Curtis, la directrice depuis 2015 du musée Gulbenkian, après avoir officié pendant des années à la Tate Britain. « J’ai trouvé plus intéressant de faire des comparaisons sur le renouvellement des façons d’exposer dans l’après-guerre, dont le musée Gulbenkian est une synthèse emblématique. » L’exposition « Art on Display 1949-1969 » est une plongée dans l’histoire de la muséographie, salutaire par ces temps d’oubli. Elle rappelle comment le musée, ouvert le 2 octobre 1969, pour le centenaire de la naissance de Calouste Gulbenkian (1869-1955), à l’origine du legs de la Fondation, synthétise les recherches d’après-guerre, favorisées par Georges Henri Rivière, alors président de l’ICOM (1951-1965). Au Gulbenkian, la difficulté était de montrer un fonds assez disparate – une belle matière égyptienne, une riche section du XVIIIe siècle français, des vedutisti vénitiens comme Canaletto et Guardi, un remarquable ensemble d’art islamique et l’un des plus spectaculaires stocks de monnaies anciennes – l’une des passions de Gulbenkian et ses premiers achats sérieux à la fin du XIXe siècle.
Redécouvrir Albini
L’un des conseillers principaux du musée en gestation fut l’architecte italien Franco Albini…