Tout le monde connaît la Fondation Gulbenkian (l'une des plus riches d'Europe avec un fonds de dotation de plus de 3,5 milliards d'euros à fin 2023), son centre culturel et son musée d'art ancien, ouverts en 1969 dans deux bâtiments brutalistes restés d'une étonnante modernité. Au bout du jardin de 7,5 hectares, la section d'art moderne, intitulée CAM (Centro de Arte Moderna), ouverte en 1983, n'a jamais bénéficié de la même aura. Les choses pourraient changer avec l'inauguration d'un bâtiment entièrement remis à jour. « Nous ne voulions pas détruire l'édifice précédent, nous ne voulions pas rompre le lien avec l'histoire », souligne l'architecte japonais Kengo Kuma, chargé de cette remise à niveau qui a pris quatre ans et coûté 58 millions d'euros. Il a donc respecté le projet précédent de Leslie Martin et José Sommer Ribeiro, grande salle au toit en pente et aux poutres omniprésentes – espace spectaculaire, mais mal adapté à l'accrochage des œuvres quand elles ne sont pas des installations hors norme. Mais il a dopé la surface en ajoutant 800 m2, creusés en sous-sol aux dernières normes sismiques. « Cette nouvelle galerie possède un module à chaque extrémité, explique Benjamin Weil, directeur du musée depuis 2021, qui a supervisé les…
Kengo Kuma signe le nouveau Gulbenkian
La Fondation Gulbenkian, ce n'est pas que de l'art ancien, de la peinture XVIIIe et du Lalique : la réouverture de son Centre d'art moderne, métamorphosé par l'architecte japonais, le prouve.