Le Quotidien de l'Art

Marché

Julien Vignikin 

Julien Vignikin, "Masque XXVI",
2019, douves de tonneaux et acrylique, 95 x 72 x 19 cm.
Julien Vignikin, "Masque XXVI",
2019, douves de tonneaux et acrylique, 95 x 72 x 19 cm.
Courtesy Julien Vignikin et galerie Vallois, Paris.
Julien Vignikin, "Migrant I", 2007, huile sur toile marouflée sur bois, clous, 120 x 96 cm.
Julien Vignikin, "Migrant I", 2007, huile sur toile marouflée sur bois, clous, 120 x 96 cm.
Courtesy Julien Vignikin et galerie Vallois, Paris.
Julien Vignikin, "Migrant II", 2007, huile sur toile marouflée sur bois, cuirs, clous, 120 x 96 cm.
Julien Vignikin, "Migrant II", 2007, huile sur toile marouflée sur bois, cuirs, clous, 120 x 96 cm.
Courtesy Julien Vignikin et galerie Vallois, Paris.

Julien Vignikin grandit dans son Bénin natal jusqu’à l’âge de dix ans. Ses parents, qui veulent le meilleur pour son avenir, l’envoient alors en France afin qu’il reçoive un enseignement de qualité. Ils rêvent pour lui d’une carrière de médecin… Mais une fois adulte, le jeune homme préfère suivre des études d’art. À travers un travail plastique, il cherche à trouver des éléments de réponse sur les questions de l’inégalité de l’accès à la nourriture, de la surconsommation ou encore de la migration des populations. Formé à l’origine à la peinture, il étend rapidement ses expressions plastiques à la sculpture et aux installations qu’il réalise en utilisant des matériaux de récupération (bois, clous,…), au départ par manque de moyens. Ensuite, par choix artistique, il continue à chercher des objets et matériaux abandonnés, dans la rue ou dans les brocantes, pour réaliser ses œuvres. 

Installé depuis plus trente ans en Bourgogne, Julien Vignikin tire depuis trois ans son inspiration de ses racines béninoises, en revisitant le masque africain à partir de douves de tonneaux récupérées auprès de domaines vinicoles de Bourgogne. Mais contrairement aux artistes qui, sur ce thème, travaillent sur l’accumulation de matériaux, il est « dans l’épure, avec une palette réduite de couleurs », pour résumer l’objet à ses strictes formes primaires. Entre tradition et modernité, ce travail s’inscrit dans une double identité mêlant art occidental et héritage africain, sans tomber dans le décoratif.

Article issu de l'édition Hors-série du 08 novembre 2019