Le Quotidien de l'Art

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À Paris, un nouveau hub autour de la Bourse de Commerce

La fresque restaurée de la bourse du commerce.
La fresque restaurée de la bourse du commerce.
Photo Maxime Tétard/Studio Les Graphiquants/Courtesy Bourse de Commerce — Pinault Collection.
Le mur rideau du bâtiment Rivoli de la Samaritaine.
Le mur rideau du bâtiment Rivoli de la Samaritaine.
© RFR.
Raphaëlla Riboud-Seydoux et Alessandro Pron.
Raphaëlla Riboud-Seydoux et Alessandro Pron.
© Julio Piatti/Courtesy Galerie Italienne.
Vue de la coupole de la bourse du commerce en chantier.
Vue de la coupole de la bourse du commerce en chantier.
© Patrick Tourneboeuf/Courtesy Collection Pinault.
Sabine Vazieux devant une œuvre de Fong Chung-Ray.
Sabine Vazieux devant une œuvre de Fong Chung-Ray.
Photo Vazieux I Art Gallery/© Fong Chung-Ray.
Les échafaudages dans la rotonde de la Bourse du Commerce, sous la coupole.
Les échafaudages dans la rotonde de la Bourse du Commerce, sous la coupole.
© Patrick Tourneboeuf/Courtesy Collection Pinault.

Un nouveau pôle d’art et de commerce se développe dans le quartier du Louvre avec l’ouverture prochaine de la Collection Pinault et de la Fondation Cartier.

Jean-Jacques Aillagon en rit encore. « Dans les agences immobilières, on voit maintenant l’argument "près de la Collection Pinault", ou "Vue sur la Fondation Pinault" », s’amuse l’ancien directeur de la Pinault Collection, qui a toujours un œil sur le chantier de la Bourse de Commerce, dont l’ouverture est prévue en juin 2020. Et de parier : « Le quartier qui était dans un entre-deux, entre le Rivoli chic et le Centre Pompidou-les Halles, et qui a longtemps stagné depuis la destruction des pavillons Baltard et du trou des Halles, va devenir un pôle d’attraction. » Ce que confirment les spécialistes de l’immobilier. « Depuis deux ans, le marché a totalement changé dans ce quartier, qui explose avec l’installation des start up Internet qui veulent toutes être au centre de Paris, autour de la Bourse de Commerce, confie Xavier Ballester, directeur du pôle Rénovation du groupe immobilier Atland. Cela induit désormais des prix de l’ordre de 13 000-14 000 euros le m2 dans le Sentier, ce qui semblait inimaginable il y a cinq ans. »

Secret mal gardé

La métamorphose du quartier promet d’être spectaculaire. La Samaritaine réaménagée par l’agence japonaise Sanaa ouvrira ses portes au deuxième trimestre 2020, avant l’inauguration sans doute en 2021 de l’ancienne poste du Louvre, restructurée par Dominique Perrault autour d’un programme de bureaux, d’un hôtel cinq étoiles et un toit-terrasse doté d’un bar. Sans oublier l’installation à une date encore inconnue de la Fondation Cartier dans les anciens locaux du Louvre des Antiquaires. « C’est désormais le secret le moins bien gardé de Paris », sourit Raphaella Riboud-Seydoux, co-directrice de la Galerie italienne. En octobre 2016, cette enseigne spécialisée dans l’art italien a déménagé au 15 rue du Louvre, dans l’ancienne imprimerie des petite affiches parisiennes, soit 450 m2 sur deux niveaux. « Très vite, le tronçon Louvre-Rivoli s’est imposé à nous comme une évidence, confie Raphaella Riboud-Seydoux. À deux pas du Louvre, du Centre Pompidou, du Marais et de Saint-Germain-des-Prés. Il s'y dégage une énergie qui me rappelle New York, sans cesse en mouvement, avec une population jeune et entreprenante. C’est un quartier idéal qui draine des étrangers et est très facile d’accès pour nos clients parisiens. » 

Sabine Vazieux l’a bien compris. Voilà un an, elle a choisi de quitter sa petite enseigne du quartier Drouot pour un espace de 140 m2 au 5 bis rue du Louvre, non loin du marchand Daniel Maghen, spécialisé dans la bande dessinée. « Bien sûr la présence de la collection Pinault a pesé dans la balance, sourit cette spécialiste de l’abstraction européenne et asiatique. J’ai regardé rue de Seine et le Marais, mais je craignais d’y être perdue. Rue du Louvre, c’est un nom qui parle tout de suite aux étrangers, beaucoup plus que toute autre adresse. » Pour l’heure, elle admet ne pas s’être fait de nouveaux clients. Mais, assure-t-elle, « l’emplacement fidélisera mes collectionneurs, qui viendront forcément me voir en allant à la Bourse de Commerce ».

Article issu de l'édition Hors-série du 18 octobre 2019