Parmi les dirigeants habitués au fracas du monde, certains ont cherché dans la peinture une dérivation aux folies de leur temps. On pense évidemment à Churchill posté sur les hauteurs de Madère. Voici que George W. Bush s’insinue dans le club. L’ancien président, aux commandes de 2000 à 2008, nous avait déjà laissé des portraits de ses homologues dont Vladimir Poutine. Celui qui avait lancé une guerre sur la foi d’informations fallacieuses d’un arsenal de destruction massive, se penche maintenant sur les soldats anonymes qu’il a envoyés au désert. Dans un exercice de rédemption, il immortalise de simples sergents, sans uniforme ni décoration, meurtris à des titres divers par leur expérience, avec une touche que certains critiques généreux ont comparée à celle de Kokoschka. De quoi méditer à nouveau sur la guerre du Golfe, sans laquelle nous n’aurions pas eu ce nouveau représentant du réalisme américain. Ni invalides militaires ni populations civiles bombardées ni chaos moyen-oriental amplifié…
« Portraits of Courage » au Kennedy Center, à Washington, jusqu’au 15 novembre.
kennedy-center.org