Derrière les sigles se cachent des questions de fond : le CIPAC, fédération des professionnels de l'art contemporain, organise chaque année des assises pour dresser un état des lieux des enjeux animant le secteur des arts visuels face aux changements des politiques publiques. L'édition 2019, vendredi dernier au Carreau du Temple, s'est penchée sur la création, le 18 juin, du Conseil national des professions des arts visuels (CNPAV), « une étape décisive par rapport aux enjeux qui traversent l'art contemporain », commente Béatrice Salmon, directrice adjointe chargée des arts plastiques au ministère de la Culture. Ce conseil devrait être l'endroit de réflexions sur l'économie et sur les conditions de travail. Ainsi, le CNPAV souhaite « engager les DRAC à mettre en œuvre un droit d'exposition pour les artistes » et construire des articulations avec les SODAVI (Schémas d’orientation pour le développement des arts visuels), un outil de dialogue direct entre les acteurs de l'art contemporain sur les territoires et le ministère de la Culture. Dans son discours introductif, le nouveau président du CIPAC, Pascal Neveux, s'est fait l'écho des inquiétudes des professionnels du secteur : « Nous composons notre activité à la lumière d’un équilibre toujours plus précaire et d’incertitudes toujours plus nombreuses. » Pour la chargée des relations extérieures - Comité pluridisciplinaire des artistes-auteurs et des artistes-autrices (CAAP) Katerine Louineau, il est temps que cette concertation au sein du CNPAV prenne de l'ampleur pour structurer davantage le secteur. Ces assises ont également été l'occasion d'interroger les professionnels sur leur responsabilité à l'égard de l'environnement et leur engagement pour les causes sociales et sociétales.