Parler l'art ou faire parler l'art vivant, c'est aussi par le cinéma. Trois films, sortis simultanément, donnent sur trois grands artistes dont les pratiques et les univers sont très éloignés, une idée éclairante et passionnante sur les possibilités propres au format cinématographique classique (grand écran en salles et séances de 1 heure 30 à 2 heures) par rapport à celui de l'écriture par les textes critiques ou les entretiens. Il s'agit de deux films américains : Ai Weiwei: Never Sorry, un premier essai transformé de la jeune journaliste Alison Klayman, et de Marina Abramovic, The Artist Is Present, un documentaire tonitruant, très surveillé par l'artiste, réalisé par Matthew Akers, tous deux en salles en France. Enfin, Georg Baselitz, peintre allemand, de la réalisatrice munichoise Evelyn Schels, un bijou de finesse et de maîtrise du format, n'est pour l'instant sorti qu'en Allemagne.
Le long métrage sur Ai Weiwei est traité à l'américaine, comme un film d'aventure à suspense où, du début à la fin, l'on tremble pour le héros plus grand que nature, à la fois bonhomme et redoutable, qui défie un système dangereusement répressif, défend les victimes, éveille les…