Après avoir ouvert la porte de son bureau chez MEL Compagnie des arts, société fondée par Michel-Édouard Leclerc, Lucas Hureau brandit la publicité d’une vente aux enchères organisée en Mayenne fin septembre. Il montre deux dessins d’Enki Bilal, trésors de la collection réunie par la librairie Fragments à Caen, qu’il a abondamment fréquentée dans sa jeunesse. « Il y a quelques merveilles dans cette vente sur lesquelles je salivais déjà adolescent », se réjouit-il. Car la bande dessinée, Lucas Hureau est tombé dedans quand il était petit : il se souvient des Tintin feuilletés sans même savoir lire, des heures passées à la bibliothèque, des virées mensuelles à Paris pour écumer les boutiques spécialisées, des couvertures du Petit Vingtième à 100 francs placardées dans sa chambre, et à l’adolescence, le Graal : les rencontres avec Enki Bilal, Moebius et autres idoles.
De passion d’enfant, la BD est devenue le fil rouge de son itinéraire professionnel. « Je vois mon parcours comme une carrière militante pour…