Diamants, caviar, chocolat, détritus collectés dans une décharge ou, comme ici, fragments grossièrement découpés dans des magazines : si chez Vik Muniz la matière première varie d’une série à l’autre, le processus d’élaboration, lui, diffère peu. Il passe par la réalisation d’une installation dont l’objectif est de reconstituer des images appartenant à notre mémoire collective, et l’œuvre finale est une photographie. À chaque fois, l’artiste brésilien nous invite à réfléchir à notre rapport culturel et affectif aux images. Cette série récente et inédite en Europe, intitulée Imaginária, analyse notre rapport au sacré via la représentation des saints dans l’histoire de l’art et dans les images pieuses. Les 19 grands formats présentés à la Collection Lambert à Avignon (jusqu'au 22 septembre) – dans le cadre du Grand Arles Express des Rencontres d’Arles – ne dérogent pas à la règle : de loin l’illusion opère, de près la mystification devient évidente.
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