L'été s'annonce dense pour la Collection Lambert : une carte blanche à Eva Jospin avec Ruinart, un focus sur Louise Lawler et Sean Scully, une présentation d'installations monumentales du Camerounais Pascale Marthine Tayou.... Des actualités auxquelles s'ajoute un changement de direction : Alain Lombard, en poste depuis 2018, passera le flambeau à François Quintin début septembre. Ancien administrateur général du musée d'Orsay, l'énarque a dû composer avec les difficultés financières rencontrées depuis plusieurs années par une structure aux moyens et effectifs réduits (2,5 millions d'euros de budget annuel, une dizaine d'employés), tributaire d'un statut public-privé complexe : le fonds d’œuvres appartient à l’État, les murs (les hôtels de Caumont et de Montfaucon) à la Ville d’Avignon. Quant à la gestion, elle est assurée par une association de droit privé. « J'ai été appelé à la direction de la Collection Lambert pour rétablir la sérénité au sein des équipes, redresser les comptes de l'institution et rétablir une relation de confiance avec les tutelles, estime Alain Lombard. Un beau travail a été accompli grâce à la mobilisation de tous ceux, peu nombreux mais talentueux et motivés, et au soutien d'Yvon Lambert et du conseil d'administration. »
Revisiter des amitiés
« Une histoire intime de l'art » est le titre donné à la grande exposition conçue par le directeur artistique délégué Stéphane Ibars au printemps, porté aussi par le catalogue paru fin mai aux éditions Dilecta, coordonné par le CNAP, gestionnaire du fonds d'œuvres. Un accrochage inédit de plus de 200 œuvres, réunies dans un parcours antichronologique, ponctué d'anecdotes et de souvenirs d'Yvon Lambert. Aujourd'hui âgé de 87 ans, le galeriste parisien originaire de Vence a marqué le marché de l'art par son talent de défricheur et son ouverture à l'international : fervent défenseur des avant-gardes conceptuelles des années 1960, celui qui tissa des liens forts avec Christo, Sol Lewitt ou Carl Andre est…