Les pratiques pédagogiques de co-création, souvent d’inspiration libertaire et tournées vers l’autogestion – à l’image de la journée d’étude proposée par Marie Preston le 28 juin au CAC Brétigny –, font l’objet d’une attention renouvelée dans le champ de l’art. C’est le cas d'Art Encounters qui ouvre le 20 septembre à Timișoara, capitale européenne de la culture 2021. « Comme les vents qui traversent les romans de Herta Müller, dont l'action a lieu autour de Timișoara, les vents de cette biennale vont générer des températures et des atmosphères différentes dans la ville, surmontant les frontières et les barrières linguistiques », affirment les curatrices Maria Lind and Anca Rujoiu. La biennale portera une attention aux pratiques artisanales, aux publications indépendantes et à l’autogestion. De la réinvention du principe de la collection d’art par le Collection Collective (Bratislava) aux formes d’activisme du groupe russe Chto Delat, en passant par l’innovant Forensic Architecture (qui fait polémique à la Biennale du Whitney), l’afro-futurisme de The Otolith Group ou le design critique de Metahaven, les collectifs de recherche sont en pointe. Ils se joignent à des artistes proposant des projets en lien avec le contexte (espace public, bibliothèque, école, centre de jeunesse, théâtre, centre commercial) : Lawrence Abu Hamdan, Michael Beutler, Pauline Boudry & Renate Lorenz, Filipa César & Louis Henderson, Céline Condorelli, Ane Graff, Dora García, Ahmet Ögüt, Trevor Paglen, Peles Empire, Agnieszka Polska ou Haegue Yang.