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Politique culturelle

Daniel Guérin

Daniel Guérin
Daniel Guérin.
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« L’INRAP : 1800 archéologues, 2000 diagnostics et 250 fouilles par an »

Pouvez-vous nous donner quelques chiffres sur l’INRAP?

L’INRAP a été créé en 2001 comme établissement public, dans une situation de monopole. En 2003, ce monopole a été rompu avec l’ouverture à la concurrence des fouilles préventives. L’INRAP est l’un des plus gros établissements publics, d’une taille à peu près comparable à celle du Louvre. Il emploie 2200 agents dont 1800 archéologues. Notre budget total est de l’ordre de 150 millions d’euros, notre chiffre d’affaires dans le secteur concurrentiel représentant environ 60 millions d’euros. L’INRAP était en situation de perte et une nouvelle gouvernance a été mise en place en 2016. Pour la première fois, nous avons réalisé l’an dernier un résultat positif, supérieur à un million d’euros.

Quand parle-t-on de fouilles préventives ? 

Lors de la construction d’un immeuble, la rénovation d’une esplanade ou la création d’une ligne à grande vitesse, l’État peut prescrire, par l’intermédiaire des DRAC, un diagnostic. Il consiste à ouvrir un échantillon de la surface pour juger de la nécessité ou non d’aller plus loin – c’est-à-dire de réaliser de véritables fouilles archéologiques. À peu près 15% des opérations d’aménagement font l’objet d’un diagnostic, où l’INRAP est toujours en situation de monopole – nous en effectuons environ 2000 par an. À l’issue de ce diagnostic, si une campagne est prescrite (en moyenne dans 20 % des cas, ce qui veut dire qu’au total seulement 3% des opérations d’aménagement en France font l’objet de fouilles préventives), on est dans un secteur ouvert à la concurrence. C’est l’aménageur qui choisit son opérateur et l’INRAP est donc confronté à des sociétés privées ou aux opérateurs de certaines collectivités territoriales. L’INRAP effectue quelque 200 à 250 fouilles par an.

Les Journées nationales de l’archéologie sont un moyen privilégié pour faire connaître l’activité de l’INRAP.

En effet, et nous fêtons cette année leur 10e anniversaire avec, pour la première fois, une ouverture à l’Europe puisque 7 pays nous rejoignent. Ces journées, mais aussi les expositions que nous organisons, ont évidemment une ambition de partage et de vulgarisation. Les gens ne savent pas que l’INRAP (seul opérateur habilité pour toutes les époques et tous les territoires) peut travailler sur des sites du Néolithique aussi bien que de l’Antiquité (avec récemment à Aléria la mise au jour de 120 sépultures et d’un hypogée) ou encore du XXe siècle avec les fouilles pour révéler les inscriptions dans les tranchées de la Somme pendant la Première Guerre mondiale ! Et pas qu’en métropole d’ailleurs : l’INRAP est aussi intervenu sur le campement des esclaves abandonnés sur l’île de Tromelin, ou sur le bagne de Cayenne. À l’automne, nous allons présenter à Kourou le résultat des fouilles menées sur le site de tir d’Ariane…

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