Dans le Japon des Tokugawa (1603-1868), la ville d’Ōtsu devient un important relais sur la route de Kyoto à Edo. Des peintures y sont proposées aux voyageurs. Réalisées au pochoir, elles connaissent une large diffusion. Traitant d’abord de sujets religieux, les images d’Ōtsu, « Ôtsu-e » en japonais, s’ouvrent à des thèmes profanes, adoptant un ton volontiers satirique. Parmi les thèmes les plus populaires, la jeune fille à la glycine, le démon en moine ou le démon jouant du luth, assis devant un cruchon et une coupe de saké, comme une critique du plaisir des sens... L’avènement de l’empereur Meiji en 1868 sonne le glas des images d’Ōtsu. Elles seront redécouvertes dans la première moitié du XXe siècle, au Japon puis en Occident, où la simplicité de leurs traits, leur humour et leur force d’expression, séduisent des artistes tels que Picasso et Miró.
« Ôtsu-e. Peintures populaires du Japon »
Jusqu’au 15 juin
Maison du la culture du Japon à Paris
mcjp.fr