Cette année, alors que de nombreuses galeries ont fermé leurs portes, notamment en France et aux États-Unis, le phénomène opposé a eu lieu au Japon. Dans cette période post-Covid, le marché local témoigne d’un dynamisme certain. Lors du retour à la normale, aucune galerie n’a dû fermer ses portes, grâce à une activité maintenue tout en s’adaptant aux mesures. Et le Japon donne aujourd'hui envie aux galeries internationales de payer le coût d'une implantation sur le territoire.
Selon l'édition japonaise du Rapport Deloitte Art & Finance 2024, le phénomène débute en mars 2022, avec la première vente aux enchères sous douane à l’aéroport d’Haneda, où la Silver Liz d’Andy Warhol est partie au prix record de 2,3 milliards de yens (environ 14,4 millions d'euros). En 2023, l’édition inaugurale de la foire internationale Tokyo Gendai obtient l’accord du gouvernement. L’arrivée d’un tel événement dans la capitale était très attendue. Parmi les 20 000 visiteurs se trouvaient notamment les « Maezawa children », surnom donné à la vague de jeunes collectionneurs d’art contemporain inspirés par Yusaku Maezawa, fondateur du site e-commerce ZOZO. Incarnant un changement démographique chez les collectionneurs japonais, certains sont héritiers de grandes collections dont ils ont la charge, et dont ils questionnent l'intérêt et l'avenir.
Un autre phénomène récent au Japon est l’émergence de nombreux complexes immobiliers, regroupant dans un même lieu galeries, restaurants et commerces de luxe. La vague a débuté en 2016 avec le complexe Terrada, situé sur l'île Tennōzu à Tokyo, qui regroupe neuf galeries. Un second bâtiment est venu compléter l’ensemble en 2020 avec 11 galeries supplémentaires.
Sortir des codes
Divers acteurs de l’art ont observé cette effervescence de l'extérieur, et décidé de tenter l’aventure sur l’archipel. D’autres se préparent pour 2025. Si le contexte semble attractif, pourquoi cependant…