Le Quotidien de l'Art

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Lucien Murat

Lucien Murat
Lucien Murat, "Megathesis passe à l'attaque", 2019, acrylique sur tapisserie, bâches, patchs, 140 x 220 cm.
Courtesy Lucien Murat et Galerie Suzanne Tarasieve.

Résolument kitsch, l’esthétique de Lucien Murat a des allures de fin du monde : des bombes y explosent, des armes s’y entrelacent et des têtes y sont décapitées. Très référencés et ancrés dans l’actualité, ses travaux grouillent de personnages issus de cartoons et de mythes, de figures directement empruntées à notre culture visuelle comme Oussama ben Laden métamorphosé par l’artiste en méduse dont des avions font office de serpents qui sifflent sur sa tête. Autre particularité du travail de Lucien Murat : sa réutilisation de la technique ancestrale de la tapisserie. Le jeune artiste se place dans la lignée des artisans des Gobelins tout en actualisant la pratique à laquelle il mêle le dessin satirique et l’esthétique de la bande dessinée. Lucien Murat utilise des morceaux de tapisseries chinées qu’il assemble comme un patchwork sur lequel il peint à l’acrylique. Le regard ne sait plus où se fixer tant l’ensemble ressemble à un angoissant brouhaha de figures colorées, grotesques et mythiques qui, sans qu’on y prête forcément attention, parlent à notre inconscient collectif.  

Article issu de l'édition Hors-série du 25 avril 2019