Le Quotidien de l'Art

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Daniel Steegmann Mangrané

Daniel Steegmann Mangrané
Daniel Steegmann Mangrané, "Masks", 2012, Feuilles d'arbre Abajá et feuille d'or, 23,5 x 7,5 cm.
Courtesy Mendes Wood DM.

La forêt amazonienne pourrait être à Daniel Steegmann Mangrané, artiste catalan exilé au Brésil depuis une quinzaine d’années, ce que la montagne Sainte-Victoire fut à Cézanne : non seulement un prétexte à la recherche de formes nouvelles (chez lui, de celles qui s’étendent, serpentent et se noient dans l’invisible), mais aussi une démarche artistique (explorer les sensualités de la matière, sonder le visible jusqu’à percer sa disparition, faire exploser le cadre). En 2017, la Biennale de Lyon présentait une de ses serres de verre occupée par des organismes vivant en autarcie, l’architecture ondulante rappelant le mouvement du vivant, tandis que les phasmes, ses animaux fétiches, jouaient l’ambivalence de corps objets. Sculptures, installations et vidéos de l’artiste, biologiste contrarié, font se répondre l’organique et le géométrique, la nature et la culture, le tout et le un, le sujet et l’objet dans une vertigineuse immersion dans un réel magique.

Article issu de l'édition Hors-série du 25 avril 2019