La forêt amazonienne pourrait être à Daniel Steegmann Mangrané, artiste catalan exilé au Brésil depuis une quinzaine d’années, ce que la montagne Sainte-Victoire fut à Cézanne : non seulement un prétexte à la recherche de formes nouvelles (chez lui, de celles qui s’étendent, serpentent et se noient dans l’invisible), mais aussi une démarche artistique (explorer les sensualités de la matière, sonder le visible jusqu’à percer sa disparition, faire exploser le cadre). En 2017, la Biennale de Lyon présentait une de ses serres de verre occupée par des organismes vivant en autarcie, l’architecture ondulante rappelant le mouvement du vivant, tandis que les phasmes, ses animaux fétiches, jouaient l’ambivalence de corps objets. Sculptures, installations et vidéos de l’artiste, biologiste contrarié, font se répondre l’organique et le géométrique, la nature et la culture, le tout et le un, le sujet et l’objet dans une vertigineuse immersion dans un réel magique.
1977 Born in Barcelona.
2019 Solo show « Ne voulais prendre ni forme, ni chair, ni matière » at Institut d’Art Contemporain de Villeurbanne (France).
Lives and works in Rio de Janeiro.