Le vernissage de son exposition, jeudi dernier chez Artcurial, était un véritable numéro d'œcuménisme politique. S'y côtoyaient Jack Lang, Dominique de Villepin et Brice Hortefeux, pas forcément connus pour être sur les mêmes longueurs d'onde. Une preuve que l'art rapproche ? L'amphitryon était Mehdi Qotbi, peintre né en 1951 à Rabat, formé aux Beaux-Arts de Toulouse puis de Paris, qui suit inlassablement depuis un demi-siècle une exploration des signes et de la calligraphie arabes. Présenté à Art Paris par la galerie So Art de Casablanca, sa cote reste encore contenue (40 000 euros aux enchères en 2014 pour une peinture sur acrylique). Mais il a réussi l'étonnant grand écart d'être à la fois un habitué de la jetset, un homme d'influence et de réseaux (il est président de la Fondation nationale des musées du Maroc et accompagnait Mohammed VI lors de sa visite à Paris en mai 2017) et d'avoir maintenu une longue fraternité de travail avec les poètes les plus exigeants, parfois rétifs à ce genre de connexions (Pieyre de Mandiargues, Michel Butor, Nathalie Sarraute, Adonis). « L'homme-carrefour », comme le définissait le magazine VH en 2003, est à voir au rond-point des Champs-Élysées.
« Mehdi Qotbi, poète des signes », Artcurial, jusqu'au 11 avril.
artcurial.com