Une encre sur papier, un dessin hérité de la calligraphie asiatique traditionnelle avec ses pleins et ses déliés exécutés au pinceau sec, des courbes elliptiques dynamisées par les vides, des formes conceptualisées à la frontière de l’abstraction… C’est l’essence de l’inspiration de Sanyu (1895-1966), artiste chinois arrivé à Paris dans les années vingt. Il aborde la modernité dans une écriture minimaliste, où « peindre » répond au terme mandarin « hua » qui signifie « cerner, poser des limites ». Qui est cette femme ? Sa coupe « au carré » évoque la célèbre muse Kiki de Montparnasse. En amont de ventes privées, Phillips confronte Sanyu à Foujita pour montrer la manière dont les deux artistes traitent le nu féminin dans le contexte de l’entre-deux-guerres. Peu soucieux de gérer sa notoriété en France alors qu’il était un maître reconnu en Asie, Sanyu sort de l’ombre « à l’heure où l’on réinterprète les influences de l’art de manière moins européo-centrée », souligne Clara Rivollet, spécialiste internationale de l’art au XXe siècle et contemporain.
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