Dans le panthéon personnel de Mireille Blanc, il y a Manet, Chardin, Morandi et Spilliaert. Mais aussi, et surtout, Luc Tuymans, « le plus important peintre contemporain », selon elle. En majesté jusqu’au 6 janvier 2020 au Palazzo Grassi, à Venise, l’artiste anversois appartient à cette génération qui, plutôt que de s’avouer vaincue par la photographie, a renoué un dialogue fécond, mais sans fascination, avec ce médium. Depuis les années 1980, Tuymans s’échine en effet à retirer aux images tout magnétisme : il les dilue, les appauvrit, les efface, les réduit à des spectres exsangues.
Mireille Blanc est étudiante aux Beaux-Arts de Paris lorsqu’elle découvre son travail vers 2005. D’emblée, la jeune femme se reconnaît dans cette peinture du doute. « J’avais été frappée par la figure humaine présentée par fragments, le sentiment de retrait et d’éloignement, la…